Le chemin de la Régordane, passage dans le Gard


Première parution, le 14/11/2010
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Faille naturelle suivie et aménagée par les hommes qu’ils ont suivie en créant une draille ( draille : chemin tracé par le passage répété des troupeaux ovins en transhumance).

Il est possible que cette voie a été empruntée pour le charroi des convois d’étain entre les ports phéniciens de St-Valéry-en-Caux, en Normandie, et de St-Gilles.

Elle est ensuite devenue une voie romaine.

Les voies romaines sont les voies du réseau routier créé par les Romains. Souvent en ligne droite, elles permettaient de parcourir plus rapidement qu’avant l’ensemble de l’Empire à partir de l’Urbs, Rome. Elles reliaient entre elles les cités de tous les points de l’Italie puis de l’Empire avec les centres de décision politiques ou économiques. Les déplacements s’y faisaient relativement aisément pour l’époque, grâce à une organisation favorisant un relatif confort pour ses utilisateurs. D’abord à usage militaire, elles seront à l’origine de l’expansion économique de l’Empire…

Les grandes voies de l’Empire, les artères maîtresses du réseau routier, reliant les grandes cités entre elles étaient les  » viae publicae », tandis que les ‘viae privatae’ reliaient les grands domaines.

Enfin, les « viae vicinales » s’embranchaient à partir des viae publicae et permettaient de relier ainsi entre eux les différents vici (un vicus est un gros bourg) d’une même région. Elles constituent bien évidemment la majorité des voies du réseau. La largeur moyenne d’une via vicinalis était d’environ 4 m. La voie romaine de la Régordane en était une.

L’ essor de la voie Régordane se situe vers 843, date où le traité de Verdun divise en trois l’Empire carolingien.

La voie Regordane devient alors l’itinéraire le plus oriental du royaume conduisant au port de Saint-Gilles. C’est d’ailleurs au cours du IXe siècle que Portes choisit saint Gilles comme patron, en souvenir d’un miracle qu’il aurait fait en y passant.

Du XIIe au XIIIe siècle, des conditions climatiques favorables favorisent les productions agricoles et l’économie. Les villes s’agrandissent. L’amélioration des routes facilite les échanges : le Chemin de Regordane est aménagé : on bâtit des ponts, on pave dans les passages difficiles et les côtes. Comme le trafic augmente, les péages deviennent d’un excellent rapport et on se les arrache par la ruse et la guerre. Mais le traité de 1308 repousse les frontières jusqu’au Rhône.

C’est alors la fin de l’âge d’or du chemin, les voyageurs préférant le sillon rhôdanien.

Par ailleurs, le climat devient plus froid et humide, la production agricole s’en ressent. Les population moins bien nourries résistent mal aux épidémies. La population diminue. Le commerce est interrompu. Le Chemin de Regordane qui n’est plus nécessaire n’est plus entretenu. Le chemin connait un regain d’intérêt au XVIIIe siècle « car le roi aura grand intérêt à faire réparer ce chemin pour mener de l’artillerie dans un pays où la façon de penser n’est pas conforme à l’opinion générale. ».

Par ailleurs les progrès réalisés dans les charriots (avant-train tournant au 17e siècle, etc) et l’amélioration de la taille des tractionneurs rendent les transports plus faciles.

La circulation reprend. La route est taillée dans le schiste que l’on recouvre de tout-venant. Au XIXe siècle on construit une route nouvelle (l’actuelle D.906) en cherchant à réduire les pentes par allongement des distances. L’ancienne route abandonnée est encore utilisée par les agriculteurs mais le revêtement emporté par les orages et le ruissèlement ne protège plus le schiste dans lequel les roues des charrettes creusent des ornières auxquelles certains attribuent une antiquité qui ne les concerne pas.

Le chemin de la Régordane ou – chemin de St Gilles – est aussi le GR700 depuis 2007. Il passe par la Haute-Loire (40km), l’Ardèche, la Lozère (60km) et le Gard (142km). Il traverse le Massif Central et les Cévennes sur 242km en passant par Bizac, Costaros, La Sauvetat, Pradelles, Langogne, Luc, La Bastide-Puylaurent, Prévenchères, La Garde-Guérin, Villefort, St-André-Capcèze – et dans le Gard : Concoules, Génolhac, Chamborigaud, Portes , Laval- Pradel, Saint-Martin-de-Valgalgues, Alès, St-Hilaire-de-Brethmas, Vézénobres, Ners, Boucoiran-et-Nozières, St-Geniès-de-Malgoirès, La Rouvière, La Calmette, Nîmes, Bouillargues, Garons et St-Gilles.

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Saint-Gilles

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Saint-Gilles 43.677079, 4.433703

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